Intolérances alimentaires et troubles de l’humeur

Les aliments que nous consommons peuvent être à l’origine de réactions indésirables comme des intolérances alimentaires avec des effets délétères sur notre organisme notamment au niveau digestif. Mais existe-t-il un lien entre intolérance alimentaire et santé psychique ? Découvrez comment une intolérance alimentaire peut être impliquée dans des troubles de l’humeur tels que fatigue, dépression ou impression de « brouillard mental ».

Définition et caractéristiques d’une intolérance alimentaire

Une intolérance alimentaire est une réaction indésirable non toxique liée à l’ingestion d’un ou plusieurs aliments.

L’intolérance alimentaire présente les caractéristiques suivantes :

• c’est une réaction lente avec apparition tardive des symptômes ;
• elle provoque des troubles extrêmement variés ;
• elle est potentiellement provoquée par tous les aliments ;
• elle implique ou non le système immunitaire.

Lorsque le processus d’intolérance alimentaire est immunitaire, il résulte d’une altération de la perméabilité intestinale entraînant le passage dans la circulation générale de débris alimentaires. Via une activation du système immunitaire, ce passage va générer la production d’anticorps (les IgG) qui vont former des immuns-complexes avec ces fragments. Cette activation va alors entraîner une suite de réactions immuno-inflammatoires à l’origine de pathologies chroniques diverses.

Est-il possible qu’une intolérance alimentaire provoque fatigue et dépression ?

Une intolérance alimentaire peut être à la fois la conséquence, mais aussi une des causes d’un mauvais fonctionnement de l’intestin, associant inflammation, hyperperméabilité de la muqueuse intestinale et dysbiose (déséquilibre du microbiote intestinal).

Le saviez-vous ? Votre intestin est un organe qui joue un rôle prépondérant dans la survenue de nombreuses maladies chroniques sans relation apparente avec un problème intestinal.

L’intolérance alimentaire, via les processus qu’elle entraîne, peut avoir des effets délétères directs sur divers tissus et organes de l’organisme.
Elle peut se manifester non seulement par des troubles gastro-intestinaux, mais aussi par des troubles cutanés, articulaires, inflammatoires chroniques et même par des troubles psychiques tels que :

• fatigue post prandiale (après les repas) ;
• fatigue chronique ;
• idées confuses ou « brouillard mental » ;
• irritabilité ;
• tendance dépressive, dépression ;
• troubles de l’humeur.

En perturbant l’équilibre du microbiote intestinal, l’intolérance alimentaire peut ainsi avoir une action indirecte sur l’équilibre mental. En effet, le microbiote intestinal dialogue avec le cerveau via l’axe microbiote-intestin-cerveau (MIC) par des voies de communication directe et indirecte. Et l’implication du microbiote intestinal dans les processus cérébraux, la santé mentale, le comportement et la fonction cognitive est aujourd’hui démontrée.

Comment détecter les aliments déclencheurs d’intolérance alimentaire ?

La détection des aliments responsables d’une intolérance alimentaire n’est pas aisée en raison des caractéristiques et des mécanismes de survenue de cette réaction indésirable.

L’identification de l’aliment potentiellement déclencheur d’une réaction d’intolérance alimentaire est comparable à une enquête et comprend différentes étapes :

1. L’anamnèse : un interrogatoire minutieux du patient, mené par le médecin, afin de rassembler des informations indicielles favorisant l'établissement d'un diagnostic.
2. L’éviction temporaire des aliments soupçonnés.
3. Les tests d’intolérance alimentaire qui reposent sur la recherche des niveaux anormalement élevés d’anticorps IgG spécifiques formés lors du contact avec l’aliment déclencheur par rapport à un large éventail d’aliments.

Cette démarche conduit à la mise en place d’une stratégie nutritionnelle de manière objective et adaptée.

Attention : si le test révèle une positivité sur un nombre important d’aliments, il est important de ne pas conclure à de multiples intolérances alimentaires, mais plutôt incriminer une possible hyperperméabilité intestinale : la prise en charge sera alors, non de recourir à des évictions alimentaires, mais de commencer par travailler sur une cicatrisation de l’épithélium digestif, avant de refaire éventuellement un test d’intolérances dont le résultat pourra, alors, être interprété.

En somme, une intolérance alimentaire, à ne pas confondre avec une allergie alimentaire, est une réaction indésirable de l’organisme liée à l’ingestion d’un ou plusieurs aliments. L’intolérance alimentaire déclenchée par un aliment initiateur peut se manifester par des réactions inflammatoires locales (système digestif) ou générales dont la neuro inflammation responsable de troubles psychiques tels que dépression ou fatigue inexpliquée. Il existe aujourd’hui des tests de recherche d’intolérances alimentaires qui permettent de détecter les anticorps spécifiques des aliments responsables.



Ressources

www.microbiote-intestinal-flore-intestinale.
www.microbiote-intestinal.
www.comprendre-l-intolerance-alimentaire
www.sciencedirect.com www.books.google.fr